Une nouvelle prime d’intéressement pour les agents ?

Une nouvelle prime d'intéressement pour les agents ?

 

Confrontée à l’absentéisme des agents et en quête de productivité, une commune a mis en place une prime d’intéressement à la performance collective. Il s’agit là d’une grande première dans secteur public.

 

Une prime d’investissement indexée sur le bien être des usagers

Si cette prime est inédite dans le secteur public, c’est avant tout car elle repose sur la satisfaction des usagers du service public.

Pour mesurer une variable difficilement quantifiable, la commune a fait appel à un cabinet externe qui a conduit une enquête sur quatre points : la qualité des services rendus à la population ; la sécurité publique ; la relation aux usagers et le cadre de vie. Les premiers résultats tomberont fin juin et permettront d’établir un barème et de déterminer les objectifs à atteindre.

Une autre enquête sera menée en décembre afin de constater les progrès réalisés. S’ils sont jugés conformes aux objectifs une prime sera alors versée aux agents en avril 2018. Ce sont 600 agents communaux aussi bien titulaires que contractuels qui pourront profiter de cette prime.

Cette prime d’intéressement est le fruit d’une concertation qui a largement été approuvée par les représentants des fonctionnaires.

 

Une prime conditionnée à un absentéisme faible des agents

Les agents pourront percevoir 215 euros en cas de résultats satisfaisants à condition cependant que l’agent ne dépasse pas un certain taux d’absentéisme. Si l’agent cumule une absence, il touchera l’intégralité de la prime, ce montant sera réduit par paliers en fonction du nombre d’absences et au-delà de quatre absences aucune prime d’intéressement ne sera appliquée.

Ce dispositif vise notamment à lutter contre l’absentéisme qui coûte chaque année 1,6 millions d’euros à la municipalité. Pour rappel, les absences ne comprennent pas les jours de formation, les congés maternité ou paternité. En revanche, les maladies, les accidents de travail et autres seront comptabilisés comme absence.

A noter, la prime des agents n’ayant rien touché sera reversée aux autres agents, qui pourront percevoir jusqu’à 380 euros.

 

Une gestion municipale qui relève du privé

Issue du privé, l’idée d’une prime liée aux résultats peut paraître paradoxale au sein de la fonction publique territoriale. Il s’agit néanmoins d’un choix parfaitement assumé, voire revendiqué par l’exécutif de la commune, le but ne consistant pas à maximiser les bénéfices mais bien d’accroître la satisfaction des usagers du service public.

Le maire expliquait s’être inspiré des méthodes de management du privé qu’il a ensuite adaptées au public dès son arrivée en 2014.

Insuffler une dose de fonctionnement privé est un moyen pour lui de « repréciser le rôle et l’importance de chacun », les agents « comprennent ce qu’ils font et pourquoi, avec quels objectifs et dans quel but, alors vous obtenez leur adhésion et leur investissement ».

La commune estime que la réussite de la méthode se ressent sur la performance des agents.

Ayant effectué des tâches commerciales, marketing ou de formation dans le secteur privé, le maire est l’exemple type d’un parcours croisé public-privé de plus en plus prégnant dans la fonction publique.

 

La CGT estime que ce dispositif de prime est inadapté au secteur public

C’est ce qu’explique Baptiste Talbot, secrétaire général de la Fédération des services publics de la CGT, pour qui cette « initiative relève d’une logique managériale venant clairement du privé où la recherche de profit prime ».

Il dénonce la stigmatisation du droit au congé maladie, mais aussi les dangers de voir les dispositifs privés s’immiscer dans le secteur public.

Il met en garde contre le risque de se focaliser sur les tâches mesurables et d’en délaisser d’autres qui sont tout aussi primordiales.

 

 

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