Le développement de la mobilité des agents publics est un enjeu clé de la transformation de l’action publique. Pourquoi une telle nécessité ? Des besoins grandissants et évolutifs des usagers ? Une évolution des missions des agents ?
Quelles sont les causes d’un tel besoin de développement de la mobilité ?
La réduction des effectifs à hauteur de 120 000 agents, l’allongement des carrières dû à la prochaine réforme des retraites, l’amélioration de la qualité du service public et la transformation des métiers sont autant de causes qui justifient aujourd’hui un besoin recrudescent de mobilité de la part des agents publics.
Le Cercle de la réforme de l’État avait publié un ouvrage collectif s’intitulant « Pour une fonction publique plus mobile » en 2016. Cet ouvrage présentait des restitutions et recommandations qu’il est de bon ton de partager.
Quelles solutions mettre en œuvre pour faciliter la mobilité des agents publics ?
Le Cercle soulève plusieurs leviers d’évolution instituant une fonction publique dite ouverte. Cela signifie in concreto que les emplois des trois pans de la fonction publique soient ouverts à tous les candidats et appréciés par des commissions inter-fonctions publiques.
Cette stratégie RH publique entraînera obligatoirement une concertation et une négociation avec les partenaires sociaux.
La formation continue devra être développée et considérée comme le facteur principal de montée en compétences des agents, même si plusieurs autres facilitateurs sont identifiés.
La formation passera d’abord par la nécessité de former les managers afin qu’ils s’adaptent le plus rapidement possible aux changements de l’environnement de travail (nouveaux métiers, nouvelles exigences…).
Le cercle note que la mobilité passe par « une évolution globale du management et de la gestion publique : plus ouverte, plus coopérative, plus stratégique, plus humaine ».
« Des recommandations… pour l’action »
- DRH stratégique et mise en œuvre d’une GPEC
L’intégration d’une stratégie RH et la mise en œuvre d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) permet d’anticiper les besoins en compétences des métiers émergents, de maintenir l’expertise des métiers complexes et rares et la reconversion des agents sur des métiers en tension.
À cette fin, les DRH doivent réaliser des tables de concordance des métiers et généraliser les référentiels de compétences inter-fonctions publiques.
La convergence du déroulement des carrières par niveau de compétences entre fonctions publiques est un impératif qui permettra aux DRH de construire des parcours professionnels pour chaque agent.
- La coopération renforcée entre fonctions publiques : une évolution culturelle
La coopération passe par la mise en place d’une logique de réseaux non plus par corps mais par compétences afin de créer de véritables communautés de compétences.
Les retours d’expériences positifs et les bonnes pratiques du secteur public devraient être partagés entre les fonctions publiques, le secteur associatif, le parapublic et le secteur privé.
- La fin de la gestion rigide des effectifs
Le système de gestion des agents par corps représente la norme aujourd’hui. Il est essentiel, pour favoriser la mobilité, de passer à une logique métiers. Le recrutement des agents passera à la fois par le filtre des RH et par les dirigeant opérationnels.
- La mobilité : un investissement pour les employeurs publics ?
Les employeurs publics se doivent d’assurer plusieurs aides incitatives à la mobilité des agents, qu’elles soient financières, géographiques ou familiales.
Les RH faciliteront la prise en charge financière des reconversions grâce à un accompagnement des agents dans la formation ou lors de leur période d’immersion. Les régimes indemnitaires doivent être communiqués après harmonisation afin de devenir un facteur déclencheur de la mobilité.
Le développement de l’accueil et de l’intégration des nouveaux arrivants est essentiel dans le cheminement de la mobilité d’un agent.
En matière de coopération, le rapprochement des niveaux de rémunérations à postes équivalents devient pressant.
EFE propose de mobiliser les acteurs RH de proximité le mardi 26 juin prochain afin de faire le point avec nos experts sur l’accompagnement des agents contractuels et la gestion de leur carrière.